New York - Mercredi 21 janvier 1925

La nuit du 21 au 22 janvier : l’appel des morts

À 2h du matin, Martin Winifred fut happé par un cauchemar d’une puissance innommable. Il revécut les tranchées, la puanteur de la chair pourrissante, les murmures des morts et le visage de son ex-femme et d’un enfant déformé, brûlé. Quand il se réveilla en sursaut, le cœur affolé, le souffle court, l’odeur de cendre et de mort persistait autour de lui. Il n’était plus certain de ce qui était réel… et de ce qui avait traversé avec lui la barrière des songes.


À l’aube, Charlie vit un camion de livraison s’arrêter devant la Ju-Ju House. Des caisses marquées Emerson Import furent déchargées. Peu après, Silas ouvrit sa boutique, aussi serein qu’un commerçant ordinaire. Mais Charlie savait. Quelque chose se préparait.


L’ombre d’Arkham 


Tandis que la peur s’infiltrait dans les ruelles de Harlem, les investigateurs prenaient la route d’Arkham. À leur arrivée, le vent mordait les joues, et les maisons de la ville semblaient se recroqueviller sur leurs secrets.

La maison d’Anthony Cowles, sur Pickman Street, exhalait un désordre savant. Entre les totems poussiéreux et les cartes ésotériques, les voix des chercheurs se mêlèrent. Cowles, exubérant et passionné, évoqua le culte oublié de la Chauve-Souris des Sables, une entité immémoriale autrefois affrontée par le Serpent Arc-en-ciel. Il parla de rites barbares, de toxines mortelles, de gourdins garnis de dents… et de monolithes découverts par un certain Arthur MacWhirr.

Un savoir ancien, lové sous les déserts rouges de l’Australie, menaçait de s’éveiller.


La disparition de Margarita

À leur retour à New York, une vision d’horreur les attendait. Devant le manoir d’Alessandro, les policiers de faction avaient disparu. Seul restait leur véhicule, souillé de sang. À l’intérieur, gisant dans une mare pourpre, le corps atrocement mutilé de Youri, le fidèle domestique. Gravée dans sa chair : la langue sanglante.

Margarita avait disparu.

Le lieutenant Poole restait injoignable. Le silence de la maison n’était plus celui du repos, mais celui


d’un mausolée.

Décision fut prise de se réfugier au prestigieux Waldorf-Astoria, un cocon luxueux pour conjurer l’horreur.


Charlie, toujours en poste, aperçut peu après deux silhouettes entrant dans la Ju-Ju House, traînant un corps dissimulé sous des couvertures. Une seule des silhouettes en ressortit.

L’identité du captif ne faisait aucun doute : Margarita.





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